BISCUITERIE MAGDALA
MAGDALA, toute une histoire
Au fil des siècles, les religieuses des Abbayes et autres Monastères, ont vécu de l’exploitation de leur potager, travail longtemps effectué par les sœurs converses, davantage consacrées aux tâches matérielles. Les jeunes filles d’alors qui souhaitaient entrer au monastère apportaient leur dot qui participait à l’économie de la maison. La Communauté bénéficiait aussi de rentes accordées par des familles aisées, de dons, de la générosité des chrétiens.
Au XXe siècle la situation évolue rapidement, il faut songer à d’autres formes de ressources. Le Pape Pie XII demande aux moniales de trouver un travail rémunéré compatible avec leur mode de vie ; les Trappistes avaient déjà, depuis longtemps opté pour la fabrication de produits qui ont aussitôt rencontré le succès.
Notre Communauté de Bénédictines de l’Adoration Perpétuelle, présente à Rouen depuis 1677, avait déjà connu, au XVIIIe siècle, des moments difficiles qui l’avaient amenée à chercher des solutions. L’accueil de personnes âgées, la mise en place d’un pensionnat ont pu être des pis-aller qui ont vite montré leurs limites et la difficile compatibilité avec l’observance monastique.
C’est en 1937 qu’une biscuiterie est créée dans des conditions difficiles à imaginer aujourd’hui ; il a fallu beaucoup de courage et de force à nos aînées pour y faire face. Des madeleines, des montagnes de madeleines, sont bientôt sorties du four et bien des rouennais s’en souviennent avec émotion. . Pendant la guerre, la pénurie d’œufs a incité à faire du pain d’épice qui n’a certes pas supplanté totalement la spécialité d’origine. En 1945 l’entreprise adopte la forme juridique de la S.A.R.L. devenue E.U.R.L. en 2001. La dénomination « MAGDALA » qu’elle avait reçue est le nom de la ville d’où est originaire Marie, celle qui est devenue Marie-Madeleine ; elle est donc la patronne de notre atelier qui s’est taillé une solide réputation avec ses délicieux produits. En 1945, la cherté de la vie incita la Communauté à augmenter la production en facilitant la cuisson ; un four chauffé au mazout permit de faire jusqu’à 500 kilos de pain d’épice par jour. Des petits cakes, des rochers à la noix de coco, des biscuits (glacés au chocolat ou au café), palets, croquets, sablés à la vanille, galettes au beurre, aux raisins, meringues, sont venus enrichir la gamme des productions.
Mais la fabrication de deux types de pâtes si différentes, la conservation des produits sans conservateurs artificiels ont fini par être source de soucis. Il y a donc plusieurs années que nous avons abandonné les « pâtes levées » (madeleines, cakes etc.). D’autre part, une restructuration s’est avérée nécessaire et nous a amenées à privilégier les biscuits qui reçoivent un accueil enthousiaste : les éventails à la vanille et les galettes citron.
Le matériel, lui aussi, a connu beaucoup de transformations. Il y a sans doute peu de ressemblance entre le mode de cuisson des premières années et le grand four moderne qui nous sert maintenant. La première rotative avait un tel air d’antiquité que l’un de nos fournisseurs nous l’a demandée pour un mini musée. Celle que nous utilisons est compacte, automatique et… hollandaise car les constructeurs français sont actuellement plus tournés vers les grosses structures industrielles que vers les petites unités artisanales.
Aujourd’hui cet artisanat reste une de nos activités et les gourmets attirés par notre magasin nous permettent de gagner notre pain quotidien !